L’inventaire des cépages alsaciens de Georg Heinrich Behr : une plongée savoureuse grâce à Medard Barth

Avant de vous parler de Medard Barth, on fait un petit bond dans le passé jusqu’au 18e siècle, période bouillonnante pour le vin alsacien. C’est à cette époque que Georg Heinrich Behr, un homme à la fois médecin et passionné de botaniques, décide de s’intéresser sérieusement aux cépages cultivés en Alsace. Avec la rigueur d’un scientifique et l’enthousiasme d’un amateur de bons crus, il produit l’un des premiers inventaires détaillés des cépages locaux.

Vous me direz, pourquoi un médecin s’intéresserait-il aux cépages ? Eh bien, figurez-vous qu’à l’époque, on attribuait des vertus médicinales au vin. Boire du vin faisait partie d’un mode de vie sain ! Behr voulait sans doute mieux comprendre ces variétés pour en tirer des recommandations (et, peut-être, un peu de plaisir aussi, hein).

Dans son travail méticuleux, Behr identifie plusieurs variétés qui continuent de constituer la colonne vertébrale de la viticulture alsacienne, comme le gewurztraminer, le muscat, ou encore le riesling. Cependant, il répertorie également des cépages aujourd’hui disparus ou tombés dans l’oubli, comme l’elbling. L’inventaire de Behr n’est pas juste une liste : c’est une photographie (sans appareil, évidemment) de la diversité viticole de l’Europe centrale à cette époque !

Revenons maintenant à Medard Barth, historien et œnologue averti du 20e siècle, qui a puisé dans l’œuvre de Behr pour enrichir ses propres recherches. Barth avait un objectif clair : préserver et documenter l’incroyable richesse du vins alsacien à travers les âges. Et croyez-moi, les lecteurs de son travail doivent avoir été aussi excités que moi à l’idée d’en apprendre davantage sur ce qui se cachait derrière chaque récolte et chaque goutte.

Dans ses écrits, Barth met en lumière l’importance des observations de Behr, qui permettent de comprendre comment certains cépages se sont adaptés, ont disparu ou se sont propagés au fil des siècles. Il démontre comment les conditions historiques – conflits, maladies, modes agricoles – ont façonné le vignoble alsacien. Autrement dit, Barth ne fait pas qu’analyser : il raconte une véritable épopée du vin, avec ses héros (les cépages) et ses vicissitudes (les aléas climatiques ou les ravages du phylloxéra).

C’est grâce au travail de Barth que nous pouvons suivre l’évolution des cépages alsaciens depuis des siècles. Alors, la prochaine fois que vous débouchez un pinot gris ou un sylvaner, ayez une pensée pour Behr et Barth, ces passionnés qui ont pavé la voie pour vos dégustations !

Ah, les fameuses "années exceptionnelles" ! Ces millésimes qui font briller les yeux des connaisseurs et qui transforment un vin en objet de collection. Mais au juste, qu’est-ce qui rend une année "exceptionnelle" ? Et pourquoi Barth et Behr éprouveraient-ils encore, des siècles plus tard, une certaine "fierté viticole" pour ces millésimes remarquables ?

Commençons par les facteurs de base :

• Le climat : une récolte exceptionnelle dépend avant tout de conditions climatiques optimales. En général, on recherche un équilibre entre soleil et pluie tout au long de la saison. Une année trop humide donne des raisins trop dilués ; une année trop sèche peut bloquer la maturation. L’idéal ? Des étés lumineux avec quelques pluies bien placées.
• La maturité du raisin : des rendements maîtrisés pour favoriser la concentration des arômes. Un raisin idéalement mûr offre des nuances aromatiques qu’aucun processus artificiel ne pourra recréer.
• Le savoir-faire des vignerons : une belle récolte, c’est aussi le fruit de la maîtrise technique. Taille, vendanges, vinifications… Chaque étape doit être réalisée avec finesse pour sublimer ce que la nature a offert.

Certaines années, comme 1945, 1971 ou encore 1983, entrent dans la légende parce qu’elles combinent tous ces éléments à la perfection. Et ici, petite anecdote personnelle : Je garde encore précieusement une bouteille de riesling de 1971, un trésor que je n'ose ouvrir qu’en cas d’apocalypse… ou d’anniversaire très, très spécial.

Mais il y a aussi le rôle de la tradition, et c’est là que Barth éclaire magnifiquement nos lanternes. En reliant les vendanges exceptionnelles à l’histoire, à la méthode et au terroir, il nous rappelle que chaque vin est une œuvre collective, un équilibre entre homme et nature. Et c’est bien cette symbiose qui, selon moi, confère toute sa magie à une année "exceptionnelle".

Alors, au final, que nous apportent ces deux figures emblématiques dans notre compréhension contemporaine des vins d’Alsace ? Beaucoup, mes amis, beaucoup !

D’abord, ils illustrent l’importance de connaître ses cépages, son terroir et son histoire pour apprécier pleinement un vin. Savoir que votre pinot blanc descend peut-être d’un cépage documenté dans son état "originel" par Behr, voilà de quoi donner une autre saveur à votre prochaine gorgée, non ?

Ensuite, ils nous rappellent que derrière chaque millésime se cache un écrin d’histoires humaines, de luttes contre les éléments, et de passion. Une "bonne année", ce n’est ni un miracle ni un hasard : c’est le fruit d’un équilibre fragile que la nature nous offre et que l’homme sublime.

Alors, la prochaine fois que vous dégustez un gewurztraminer ou un crémant d’Alsace, fermez les yeux et remontez le temps. Imaginez Georg Heinrich Behr penché sur ses ceps, et Medard Barth parcourant les archives avec une coupe de vin à la main. Et surtout, n’oubliez pas : chaque verre que l’on savoure, c’est aussi une manière de faire vivre cette riche histoire viticole. Santé (et rires garantis, je l’espère) !