Cette série de billets est issue de l’ouvrage encyclopédique du chanoine Médard Barth « der Rebbau des Elsass » ou « Le vignoble d’Alsace », œuvre monumentale de l’Histoire du vin d’Alsace publiée en 1958 qui fait référence encore aujourd’hui
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Page 125 : On déterminait notamment la maturité du raisin par le fait de presser très légèrement une baie, elle laisse échapper un jus coulant, alors le raisin est mûr (ce qui correspond de nos jours à une vendange déjà très mûre voire tardive). Concrètement, et même si on trouve des exceptions extrêmes, le moment des vendanges se situait généralement dans la seconde moitié du mois d’Octobre.
En 1592, Melchior Sebizius écrivait à propos des vendanges : quand le raisin est parfaitement – totalement – mûr, par temps clair, par lune décroissante.
Mais propriétaires – en général les ordres religieux – et exploitant (les vignerons) n’étaient pas toujours d’accord sur le moment de la vendange. Les viticulteurs n’avaient qu’une hâte, c’est de rentrer le plus de raisin possible. Les abbayes ne l’entendaient pas toujours de cette oreille. Les abbayes éloignées de leurs vignoble faisaient même parfois, comme celle des bénédictins de St Ursanne en Suisse, venir jusqu’à elle une corbeille remplie de raisin pour juger de la maturité du raisin.
… on a sûrement tort de penser que le raisin était autrefois forcément cueilli vert, comme de nos jours. On oublie souvent que les références de valeurs n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui, et la manière de gérer un patrimoine, alors même de nos jours on sait lutter contre maladies et fléaux agricoles.