Cette série de billets est issue de l’ouvrage encyclopédique du chanoine Médard Barth publié en 1958 « der Rebbau des Elsass » ou « Le vignoble d’Alsace »,  ouvrage de référence en matière d’Histoire du vin d’Alsace.

*******

Viticulture au Moyen-Âge : Conduite de vigne au 12^ème siècle

 On trouve dans les archives de l’abbaye de Muri en Suisse, qui possédait des vignes à Pfaffenheim, à Rouffach et dans le Bellingen badois voisin, un protocole de conduite de vigne, qui , complété par les prêches du prêtre Tauler (1290 – 1361) nous donnent ceci :

Les travaux de la vigne commencent après la messe des lumières, (qui correspond à la St Martin ?). Le viticulteur doit amener annuellement 7 charrettes de fumier dans la vigne (par hectare ?). Ensuite il doit la tailler « la vigne est sauvage, tiens calmement le sécateur puis coupe là où il faut, autrement, tu auras un vin très acide« . Ensuite on l’attache du haut vers le bas, et lui fournir un tuteur solide; Il « doit piocher à deux reprises pour ôter les herbes indésirables, buter, replanter là où un pied est mort, clôturer et surveiller, et s’occuper de se fournir en tuteurs ». En effet chaque année les tuteurs étaient renouvelés.

On y apprend aussi que « celui qui à Pâques n’a pas ni taillé ni pioché sera puni d’une amende, tout comme celui qui à la St Jean (24 Juin) n’aura pas travaillé la vigne une seconde fois ni réalisé le palissage ». En été, il doit effeuiller la vigne afin que le soleil arrive sur le fruit pour le faire mûrir.

Le travail d’un homme équivaut à l’entretien de 25 à 30 ares. Toutefois, les contraintes de conduite de vigne sont différentes si le vignoble est clôturé (de grande qualité, contraintes plus fortes) ou non ceint (contraintes moins fortes, moins d’attente qualitatives).