Cette série de billets est issue de l’ouvrage encyclopédique du chanoine Médard Barth publié en 1958 « der Rebbau des Elsass » ou « Le vignoble d’Alsace », ouvrage de référence en matière d’Histoire du vin d’Alsace.e
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La persistance des pratiques romaines après la chute de l’Empire Romain
Ainsi l’auteur évoque-t-il la tradition de viticulture romaine de déplanter les tuteurs des pieds de vigne après la vendange pour les replanter au printemps, qui sont encore évoqués dans des écrits de viticulture haut-rhinoises de 1438 et 1471.
Ou encore, les techniques de pressurage romaines qui ont longtemps perduré, jusque dans le 17ème siècle.
Ainsi reprenait-on ce qui débordait du « gâteau » (la masse de raisin mis sous presse) pour repositionner le débord au centre avant de presser à nouveau l’ensemble, selon des préceptes romains.
Finalement, les mérovingiens ont perpétué les traditions de la viticulture et de l’œnologie romaines, selon Médard Barth, au-delà des périodes troublées de la conquête de notre région.
Les contours du vignoble alsacien à partir de l’époque Mérovingienne
Pour définir les premiers contours du vignoble alsacien, Médard Barth s’appuye sur les archives de l’abbaye de Wissembourg, fondée en 660 la seule qui fut relativement complète, toutes les autres archives conséquentes reliées aux ordres religieux étant détruites.
C’est ensuite à l’aide d’archives d’autres ordres religieux que Médard Barth reconstitue le puzzle du vignoble alsacien au haut moyen-âge.
Les mentions les plus courantes citent la plantation de vigne le long des voies romaines, mais peu à peu c’est un grand vignoble qui est décrit. Les localités du Bas-Rhin sont quasiment toutes citées dans un grand espace partant des contreforts des Vosges du Nord jusque dans l’Ackerland à Brumath, ainsi que le long des villages situés le long du Rhin car situés sur une voie romaine.
Le Duc D’Alsace Etichon-Adalric, dans cette période de christianisation massive, et en bon Franc, était un despote pieux qui a confié aux ordres religieux de grands domaines, et donc une partie de l’économie de la région. Les écrits mentionnent par conséquent les biens légués aux ordres religieux, comme Hohenbourg ou l’actuel Mont Ste Odile qu’il a créé, les monastères de Ebersmunster ou Murbach.