Medard Barth der Rebbau des Elsass : Conduite de Vigne

Cette série de billets est issue de l’ouvrage encyclopédique du chanoine Médard Barth publié en 1958 « der Rebbau des Elsass » ou « Le vignoble d’Alsace »,  ouvrage de référence en matière d’Histoire du vin d’Alsace.


En Page 77 et suivantes l’auteur nous parle de la conduite de la vigne.

Les propriétés des abbayes et celles des bourgeois étaient probablement clôturées. Ceci pour diverses raisons, à cause des animaux mais aussi pour empêcher le vol (pourquoi pas pour parquer des moutons ?)

Méthodes d’élevage : Le Kammerbau, sorte de système en treillis, avec un pieu de bois pour chaque pied de vigne, ou bien un système de fil actuel.


Avec le Kammerbau, le tuteur (un tuteur / pied de vigne) est renouvelé parfois chaque année. Ainsi, le besoin en bois est immense ! Ce qui a conduit à la plantation de nombreuses châtaigneraies en amont des parcelles de vigne, ceci depuis le développement de la viticulture sous les Romains. Les Romains ont d’ailleurs rapporté d’Espagne le robinier, robinia pseudoacacia que nous dénommons acacia qui servait notamment à cet usage.

Aujourd’hui encore, on trouve de très nombreuses châtaigneraies au-dessus du vignoble ! quand vous observez des châtaigniers (ou les acacias) en lisière de forêt qui donne sur une pente, cela indique probablement qu’autrefois poussait de la vigne là où on trouve aujourd’hui des prés comme à Weinbourg, des vergers comme à Niederbronn ou des pavillons très chers comme à Obernai. D’où aussi le « Kestenholz » de Châtenois, par exemple.

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Médard Barth situe dans la seconde moitié du 19ème le moment où la taille d’un pied de vigne pour un pieu de bois fut peu à peu remplacée par le système filaire actuel. Ceci pour économiser le nombre de pieux de bois, mais aussi pour favoriser l’exposition au soleil des raisins tout comme un séchage de la surface foliaire amélioré. De même, le «  biegen und binden », c’est-à-dire le « courber et attacher » après la taille d’hiver, en est facilité.

De plus, les co-plantations étaient réglementées. Tandis que leurs fermiers n’hésitaient pas à planter maintes espèces d’arbres au milieu des vignes (pour en récolter les fruits pour eux), les abbayes propriétaires ne l’entendaient pas de cette oreille : les arbres dans la vigne peuvent nuire à la qualité et à la quantité de la récolte ! On trouve de nombreuses traces d’interdictions de planter des arbres comme noyers et cerisiers, tandis que d’autres arbres étaient tolérés, comme les poiriers et pommiers, mais aussi les pêchers (Pfersig), Amandiers (Mandel), et autres Quetschiers.

La Révolution Française allait mettre un terme à ces interdits, et ce sont finalement les vignerons qui sont les mieux à même de juger si la vigne tire avantage ou non à côtoyer des arbres, et lesquels.

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