Cette série d’articles m’a été inspirée par un joli livre « le Vin dans l’Art » de Montserrat Miret, publié chez Glénat en 2005.
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On ne parle pas du vin dans l’Histoire et dans l’Art sans z’évoquer les Romains ! Ah ! le vin et les Romains ! Le vin, la moitié du succès Romain ? Peut-être pas, mais en tout cas, il tint une place de choix dans cette civilisation dont nous tirons encore tant de notre organisation sociale et légale.
Produit de grande consommation (130 litres / personnes / an toutes personnes confondues), le vin était un produit de conquête et d’échange économique pour Rome !
Mais les Romains exportèrent vite leur viticulture à la Gaule et à l’Espagne, car il fallait du volume !
De nos jours, on comprend mieux qu’on retrouve des plantes dans le vin Romain : en effet, c’étaient des anti-oxydants ! et on pige mieux pourquoi les Romains faisaient chauffer le vin : pour éviter qu’il ne tourne en vinaigre ! première pasteurisation avant l’heure !
Selon les écrits, les cépages étaient nombreux, cependant le goût Romain, dans la foulée des vins de la grèce Antique, était certainement éloigné de nos goûts actuels. Ceci dit le vin était déjà – comme avant – le breuvage des puissants et celui des Dieux !
Des similitudes avec le marché actuel
Les Romains nous laissent des traces des crus les plus cotés.
En premier lieu, les vins grecs étaient les plus cotés, puis les premiers crus de Falerne au Nord de Naples, mais aussi le Cécubre, les vins d’Albe, et une quantité de seconds crus sont cités.
On trouvait ensuite le vin ordinaire, puis ensuite seulement les produits secondaires comme le vin déclassé, tourné en vinaigre, qui était destiné aux légionnaires, mais aussi toute une palette de boissons à base de vin mal ou peu fermenté.
Concrètement, les vins Romains les plus recherchés, comme les vins Grecs, étaient semble-t-il proches de nos vins jaunes du Jura. Les archives attestent d’ailleurs de vendanges de raisin laissé sur pied ou tombé à terre, donc …tardives. Ceci explique qu’on le coupât à l’eau.
Le vin Romain fait l’objet de tellement de fantasmes que certains prétendent le reconstituer…on peut en douter, mais laissons donc à chaque époque son « goût » du vin, car dans 200 ans c’est de nous qu’on dira qu’on avait une bizarre de manière de faire du vin, assurément…
Les Gaulois grands amateurs de vin…déjà !
Vu les quantités retrouvées, mais aussi la lecture des écrits Romains, ce sont les Gaulois qui ont fait exploser la demande en vin romain au 1er et 2ème siècles. Le vin est alors importé (on ne produira du vin qu’après le milieu du premier millénaire).
Ce moment historique a été un plaisir à lire ! Et comment ne pas le relier à l’Alsace dont l’occupation par les Romains lui fut bénéfique. Le long du Rhin, s’érigeait un mur de défense, appelé le Limes, qui s’étendait du Lac de Constance jusqu’à l’estuaire donnant sur la Mer du Nord. Parallèlement à une voie principale (section ferrée) qui reliait Augst à Strasbourg, existait une voie secondaire qui passait sur le piémont vosgien. Les traces romaines sont encore nombreuses sur cette section pierrée. Il existe de nombreuses portions (Wettolsheim, Turckheim, Sigolsheim, Bergheim, Chatenois, Blienschwiller, Obernai) et même des bornes milliaires (Scherwiller). Cette route fut fréquentée lorsque l’empereur Probus au 3ème siècle autorisa de nouveau l’implantation de la vigne. Lorsqu’une villa romaine fut retrouvée à Bergheim, les archéologues trouvèrent la trace d’une exploitation vinicole. A l’époque, la vigne a la forme d’un arbuste. Un chercheur fit une hypothèse hardie en affirmant que les «Villae» de Bergheim, Mittelbergheim et Scharrachbergheim étaient des arrières-postes vivriers (burgus) des soldats sortis du rang, situés tous à équidistance du Limes (ce qui est tout à fait vrai).
Cette belle image prospère fut hélas de courte durée… Les Alamans n’allaient pas tarder à percer la frontière et mettre un terme (temporaire) à cette activité. Mais les Rois Mérovingiens et Carolingiens ne tardèrent pas à exploiter de nouveau les Vignes et les voies romaines d’Alsace… Mais ceci est une autre histoire…
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