vase deHajji Firuz Tepe – Iran
Le livre « le vin dans l’Art » de Montserrat Miret I Non
m’a incité à cette petite série consacrée au vin représenté dans
l’Art au fil des siècles…
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Les scientifiques s’accordent à considérer que la première culture du vin se situe au néolithique (8500 – 4000 av JC), dans la région montagneuse du Taurus dans l’actuelle Turquie, dans le Caucase, et dans les Monts Zagros dans le Nord-Ouest de l’Iran.
La culture du vin a progressé lentement pour se diffuser dans tout le Proche-Orient avant d’envahir l’Europe.
Cette même région est également la région originelle de Vitis Vinifera, cette sous-espèce de vigne qui est à l’origine de la quasi-totalité des vins actuels.
Vigne Domestiquée
Les botanistes considèrent que la domestication de la vigne sauvage s’est faite dans le croissant fertile, berceau de notre civilisation. C’est de là que vient cette espèce de vigne hermaphrodite : qui comporte les parties mâles et femelles, qui produit donc plus de fruit et dans un contexte plus prévisible. Et la vigne domestiquée est datée de -6000 av JC.
cette carte permet de situer les Mont Zagros dans l’actuel Iran
Et pour le vin ?
Dans les écrits, la diffusion du mot « vin » et des termes qui en sont issus dans les différentes langues du croissant fertile est parallèle aux évocations de la culture de la vigne ainsi que des fouilles archéologiques, et suit le même tracé dans ce croissant fertile.
Les objets spécialement dédiés au service du vin qui font leur apparition à partir de 6000 av JC et les hypothèses font aujourd’hui peu débat, ce d’autant plus que s’ajoutent désormais des preuves de laboratoire.
En effet, des analyses chimiques prouvent la présence de vin dans des cruches à col fermé retrouvées dans l’actuelle Iran et datées de 500 – 5400 av JC, sur le site de Hajji Firuz Tepe dans les Monts Zagros dans l’actuelle Iran, voir carte.
Les recherches de M Patrick Mc Govern ont également déterminé la présence d’acide tartrique, un autre composé du vin.
Il n’y a donc plus aucun doute que les jarres du néolithique contenaient bien du vin !
l’analyse des dépots de ce fragment de jarre indique qu’elle a contenu du vin
Qualité du vin par analyse du contenant
Les chercheurs analysent également les jarres. Leur col long et étroit est parfait pour servir le vin. De même, leur fond recueille les matières plus lourdes.
Et les bouchons alors ? On a retrouvé des opercules en terre crue, qui gonfle en présence du liquide, bouchant ainsi la jarre.
Enfin, les vignerons de l’époque combattaient déjà la maladie du vin, au moyen de plantes fortement bactéricides comme la résine de térébinthe qu’on retrouve dans les mêmes résidus extraits de ces jarres. Et cette résine inhibe en effet le développement de l’acide acétique !
Plaque figurant des faunes foulant le raisin au son des flûtes. Terre cuite, origine incertaine, IVe-IIIe s. av. J.-C.
Une production en masse et une large diffusion
Les fouilles ont également permit de déterminer que le vin était présent en quantité conséquente dans les maisons dès le néolithique, bien entendu dans les régions en pointe comme la Mésopotamie.
Et l’on retrouvera plus tard dans la Gaule romaine des amphores de vin provenant d’Egypte, du Liban, de Grèce, ce qui donne une idée de la large diffusion de ce breuvage considéré comme un remède autant que comme le breuvage des Dieux.
Cependant, si la vigne a de tous temps accompagné l’homme, c’est en priorité pour ses formidables propriétés thérapeutiques, nombreuses et puissantes. Le vin qui en résulte n’est donc que la deuxième utilisation de cette alliée de notre bonne santé, n’en déplaise à tous les amoureux du vin dont je fais partie…
Mais cette expansion sera l’objet des prochains articles…