Ce Lundi 19 Novembre 2012 eut lieu la traditionnelle
présentation des grands crus organisée par le CIVA
au Château de Kientzheim.
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Une fois de plus, la présentation des Alsace Grand Crus fut l’occasion de rencontrer une bonne majorité du gratin du vignoble alsacien.
Comme d’habitude, on y trouvait les différentes sensibilités, du conventionnel au militant du vin nature, mais avec une toujours plus grande dominante de la viticulture bio. Ce label est toujours plus demandé par les circuits de distribution de vin qualitatifs.
Du Rangen à l’Engelberg, restaurateurs, exportateurs et sommeliers ont dégusté pléthore de vins excellents.
Le contexte est toujours extrêmement intéressant : on peut y déguster les vins d’un même grand cru d’un même millésime en changeant simplement de table, exercice intéressant pour se rendre compte des différentes personnalités des vins.
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IMPRESSIONS MILLESIMES
On ne peut et ne doit pas résumer un millésime à quelques émotions
mais les impressions du jour étaient…
2011 en formes
Cette journée fut l’occasion de déguster pas mal de grands crus sur le millésime 2011. La plupart d’entre eux ne sont pas encore commercialisés, à juste titre car il faut laisser à un grand cru le temps nécessaire pour se poser et développer un minimum de (sa future) complexité.
Est-il possible de tirer le portrait du millésime 2011 ? Alors que les 3 millésimes précédents étaient plus « marqués », 2011 fait la part belle à la belle diversité de types de terroirs qu’offre le vignoble alsacien. C’est donc un joli patchwork jusque là.
On s’intéresse dès lors encore plus aux variations de personnalités entre les sols granitiques, ou marno-calcaires ou encore gréseux, etc….en les combinant avec les terroirs frais de sortie de vallée, ou alors les coteaux solaires etc… d’où l’intérêt de connaître le vignoble et les vignerons pour apprécier les mille visages qu’offre l’Alsace ! … la notion de cépage est secondaire sur les grands crus.
Sur 2011, on verra encore, mais peut-être sera-t-on avec Vivaldi, Concerto con Molti Strumenti CLIC
2010 qui se posent
Les beautés du millésime 2010 se posent doucement, et prennent forme. Comme 2008, ce millésime pourra être abordé sans attendre obligatoirement 20 ans avant d’ouvrir la première quille, ce qui est une bonne nouvelle. Derrière un premier aspect pointu, les bouches des 2010 offrent un mode panoramique basé sur une acidité solide. Beaux et parfois très beaux vins de gastronomie.
Au détour du chemin, on croisera peut-être un jour un concerto pour violon ….CLIC
2009 s’assagissant
Les 2009 prennent déjà l’amorce d’un virage qui les conduira à consommer cet excès de chaleur molle qui rebutait certains, et ce millésime s’assagit, sa rondeur se précise et s’orientera peut-être effectivement vers un profil de type 1989 ? (même si l’on ne peut rien comparer).
A pas de loup, avec patience, on découvrira petit à petit les mélopées du crooner Richard Hawley
2008 toujours plus magiques
2008 reste le millésime qui continuera de monter petit à petit en grade alors qu’il est parti de haut, très vit très acordable malgré ses grandes capacités de garde, il s’est « refermé » et qu’il faut maintenant savoir l’oublier.
2008, ça swingue déjà comme Duke Ellington & Johnny Hodges CLIC
Et 2012 alors ?
Les vins de 2012 n’étaient pas présents mais tout le monde a souffert durant une année viticole stressante (météo), et tous sont soulagés d’avoir « rentré » des vins de belles qualités. J’en ai dégusté quelques-uns en cours de fermentation, et à priori – c’est trop tôt pour en parler – là aussi la diversité du vignoble pourrait encore être mise en avant ?
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Merci à tous les vignerons présents et pardon à ceux que je n’ai pas eu le temps de saluer.